vendredi 27 février 2015

A la recherche d'un tapis... 4è voyage routard en TUNISIE




Samedi 14 février 2014 
Bizerte

Arrivée à Tunis à 10h30 après 2heures30 de vol. C’est le 4ème voyage en Tunisie, j’aime ce pays. Après avoir fait un peu de change à l’aéroport et une petite heure d’attente, nous voilà dans un bus direct de l’aéroport pour Bizerte où nous arrivons après une heure de trajet. Il fait bon et le soleil est au rendez-vous. Rapide recherche d’un hôtel, déjeuner dans une bonne p’tite gargote près du vieux port;

Puis balade toute l’après-midi : le marché de légumes très joli et coloré et celui aux poissons, la médina et son dédale de ruelles, la casbah ancienne forteresse byzantine sertie de remparts sur lesquels nous montons, jolies portes ouvragées, le fort espagnol (du 16ème). Je retrouve avec plaisir la gentillesse des tunisiens, la promenade est ponctuée de nombreux « bonjour » et sourires. J’admire la belle architecture coloniale.
Puis coucher de soleil sur le vieux port, du thé à la menthe et une chicha pour Marc dans un des nombreux cafés traditionnels, … que du bonheur ! Nuit un peu douloureuse à l’hôtel, pas de chauffage et chambre humide, dur de s’endormir… On profite encore d’une bonne partie du lendemain pour se balader dans cette charmante ville, une bien agréable première escale !



Dimanche 15 février soir, arrivée à El Kef (170 km de Tunis)
Louages Bizerte/Jendouba/El Kef, 4 heures en tout et une heure d’attente (finalement pas si long en partant dans l’après-midi, en plus un dimanche, … nous sommes chanceux).






la mosquée Sidi-Bou-Makhlouf


Réputé pour son air pur et la qualité de ses eaux, Le Kef « la caverne dans le rocher » est une ville pittoresque et paisible, bâtie à flanc de montagne. On jouit d’un panorama superbe, plaines et forêts de chênes lièges, de l’imposante casbah ottomane qui surplombe la cité.




Thermes et citerne romains,  édifices chrétiens, juifs et islamiques, émouvant cimetière chrétien et médina superbe avec encore des p’tits cafés maures traditionnels ! J’ai beaucoup regretté la fermeture du musée régional des Arts et Traditions populaires situé dans une ancienne zaouïa, un musée paraît-il très beau et complet. Les habitants sont adorables… Et puis un hôtel chauffé (peu mais quand même…) au même prix que celui de Bizerte (p’tit déj compris en plus).
Bref, Le Kef nous a séduits, dommage qu’il y fasse si froid !…  

Mardi 17 février Sbeïtla
Lever de bonne heure (enfin, 7h…), ça change. Après le p’tit déj à l’hôtel, louages pour Sbeïtla en changeant à Kasserine. Le temps est toujours aussi maussade.
le forum avec ses trois temples
l'amphithéâtre
Sbeïtla est une petite ville agréable qui possède un site archéologique de toute beauté, l’un des plus beaux et des mieux conservés de Tunisie. Fondée au 1er s, elle connut une grande prospérité du IIème  au IVème s. Nous avons admiré l’arc de triomphe, des ruines de maisons byzantines fortifiées, un pressoir à huile, des thermes, un théâtre, le forum avec trois temples, des églises et basiliques chrétiennes, un musée …l’ensemble est superbe !
bassin dans des thermes
Louage pour Sousse (initialement on avait prévu aller à Kairouan pour le tapis). Nous choisissons à Sousse un hôtel AVEC chauffage (durement négocié à 45 Dt la nuit…)

Mercredi 18 février Monastir
Louage A/R pour Monastir, 45mn de trajet.
La forteresse (le ribat) à vocation relieuse et militaire fut édifiée sur la côte en 796. Nous n’avons pas pu la visiter ainsi que le musée des Arts islamiques… hélas fermés pour travaux ! Mais nous avons fait le tour de cet ensemble fortifié qui mêle différents styles architecturaux.


Nous avons visité le mausolée de Bourguiba( Monastir est sa ville natale) : la construction flanquée de deux minarets de 25m et d’une coupole dorée dura plus de 20 ans avec bois d’olivier, marbre, or fin… quel égo !... Nous avons fait aussi le tour du port de plaisance et de la médina…rien de transcendant…


Sousse

le Ribat
Retour à Sousse que nous avions déjà visiter au cours d’un précédent voyage, mais le plaisir est toujours aussi grand ! La médina est superbe (inscrite au Patrimoine de l’Unesco) et l’épaisse muraille crénelée dissimule de belles réalisations architecturales et des souks dont certains ont une voûte en brique rouge. Et quel plaisir de s’égarer dans les ruelles populaires et encore authentiques ! Les remparts dateraient de 859 et n’ont guère changé depuis leur restauration en 1205.
 





les remparts





Et puis, nous avons commencé à nous pencher sur la question du tapis : les différences (tissé, tissé et brodé ou à nœuds), les prix aussi…
  
un mariage


Jeudi 19 février : arrivée à Gabes

Après 5 bonnes heures de bus, nous arrivons à Gabes. Ici, pas de médina ni de forteresse mais une vaste palmeraie abritant plus de 300 000 palmiers-dattiers qui s’étend sur 6 km jusqu’au bord de la mer. De nombreux arbres fruitiers y poussent également (grenadiers, figuiers, abricotiers, …) abritant une faune et une flore très riche de 45 variétés différentes. Il s’agit de la seule oasis sur le littoral méditerranéen et l’un des derniers exemples d’oasis de ce type dans le monde (bientôt au patrimoine de l’Unesco ?). 

 
 

marabout de Sidi-Boulbaba
Hélas l’oasis est menacée par de graves problèmes écologiques : une usine pétrochimique s’est installée ici et rejette depuis 40 ans dans la mer 13 000 t de fluor et surtout de phosphogypse. Ici, la présence de métaux lourds dépasse considérablement les seuils admis ! L’usine pompe aussi beaucoup d’eau au détriment de l’oasis. Les sources naturelles sont aujourd’hui asséchées, la nappe phréatique diminue et l’eau extraite est de plus en plus salée ; les agriculteurs ne peuvent plus irriguer qu’une fois tous les 40 jours en été ! En plus, de nombreuses constructions illicites dans la palmeraie voient le jour, détruisant encore des palmiers. Espérons que l’Unesco protège bientôt cette palmeraie !

mosquée Sidi-Driss, la plus ancienne de Gabes

Le marché intéressant pour sa vannerie, ses couvertures multicolores et son henné, spécialité de la ville.




 
Visite de la société des tapis d’Oudref : c’est dans cette coopérative que les bergers apportent la laine brute qui est découpée en petits morceaux avec de passer par la cardeuse et la fileuse. Puis les pelotes sont distribuées aux femmes du pays qui tissent les fameux mergoum, tapis tissés puis brodés avec des motifs géométriques qui font la renommée du village. J’ai adoré la visite ! Nous avons repéré deux tapis qui nous plaisent. Nous allons demain à Toujane, là où nous avions eu un p’tit coup d’cœur lors d’un précédent voyage, justement grâce à de très jolis tapis berbères et déciderons après ce que l’on va acheter exactement, kilim ou mergoum.
Et puis, de très jolies rencontres avec des Gabésiens, entre autres le directeur de l’auberge de jeunesse où nous séjournons 2 nuits, et Hocine, charmant, qui nous offre notre dîner dans une gargote. Une hospitalité qui fait très chaud au cœur !




 
Samedi 21 février Toujane
Retour à un p’tit coup d’cœur lors d’un précédent voyage, justement grâce à de magnifiques kilims que l’on avait vus tisser ! Y trouvera-t’on le tapis rêvé ?
la maison troglodyte où nous dormons

Dominé par les ruines d’un ksar, ce village berbère est constitué de maisons en pierres sèches dont les nombreuses terrasses offrent un merveilleux panorama sur la plaine qui s’étire jusqu'à la mer. Les structures d’hébergement sont petites et familiales. Son miel est réputé dans tout le pays. 




 
Balade sous un temps gris et frisquet en regardant bien-sûr les kilims. Finalement, ce sont vraiment les tapis de la coopérative d’Oudref que nous préférons et que nous irons acheter demain !Nous achetons tout de même une jolie descente de lit, kilim bien typique avec les dessins traditionnels berbères, poissons, montagnes, mer. Nous dormons dans une maison troglodyte, sans douche ni chauffage… 
 

notre joli kilim


Dimanche 22 février, retour à Gabes
Pas de chance, la coopérative d’Oudref est fermée, nous restons une journée de plus à Gabes. Aujourd’hui, c’est le grand marché hebdomadaire… ça fait une promenade. Le temps est anormalement froid et pluvieux, à l’aube du printemps et déjà au Sud… pas de chance.
Lundi 23 février, enfin l’achat du tapis, mission réussie ! Retour à Oudref, à la coopérative. On achète le grand tapis mergoum qu’on avait vu il y a deux jours, typique d’ici, à motifs géométriques, 6m², un bon plan et un tout petit kilim berbère d’un m²(il n’y a plus que deux vieilles femmes dans la région qui savent les tisser, ils sont mis en parure sur les chevaux lors de grandes cérémonies). Nous sommes contents !

le grand mergoum

Bus Gabes/Kairouan (3h de trajet)


zaouïa Sidi el Kader

la grande mosquée
 Capitale spirituelle de la Tunisie, inscrite au patrimoine de l’Unesco, 1ère ville sainte du Maghreb, Kairouan, « la ville aux 300 mosquées », fut fondée au VIIème s. Nous étions déjà venus ici mais c’est toujours le même plaisir de se balader derrière les hauts remparts de pierre qui entourent la vaste et belle médina : petits passages, ravissants dar aux portes cloutées, échoppes colorées, zaouïas de style hispano-mauresque, …et puis la Grande Mosquée, une des perles de la Tunisie. La lumière y est belle… que du bonheur !
la mosquée des trois portes



le souk de la médina

















Et puis un bon p’tit hôtel chaleureux,
"le sabra" avec chauffage et eau chaude, p’tit déj compris, avec, de la terrasse, une superbe vue sur la médina et ses remparts…







l'espace créateurs
Le lendemain, on continue la visite de Kairouan avec le musée du Tapis de l’Office national de l’artisanat tunisien : collection de tapis de différentes époques (le plus ancien date de 1830), différentes matières (en soie, un million de Dinars le m², une vraie fortune !) différents styles selon les régions (tapis en haute laine nouée en poil de chèvre ou de dromadaire dans le sud, tapis de Kairouan laine et coton, motifs géométriques). Le prix d’un tapis se calcule au nombre de nœuds ; un tapis appelé 20/20 compte en réalité 40 000 nœuds au m², il faut compter 2 mois pour le réaliser. Bref, nous devenons incollables sur la question des tapis !


Le bir Barouta : puits à l’origine de 796, de 20m de profondeur, l’eau considérée comme bénite est extraite par un système de deux roues actionnées par un dromadaire pelé et les yeux à moitié bandés…

 
la maison du gouverneur

le makroud spécialité de Kairouan
Tunis : deux heures de bus vers midi car les tapis pèsent quand même lourds ! On les dépose à la consigne de la gare routière (1 dinar la journée, 50cts d’€, un bon plan !) et on reprend presque tout de suite un bus pour Hammamet (1 h de trajet).

Hammamet
L’un des hauts lieux du tourisme en Tunisie que nous nous étions refusés à visiter jusqu’ici. Mais là, nous sommes tranquilles, pas de touristes ! J’apprécie beaucoup notre balade dans la petite médina ceinte de vieux remparts pleins de charme en bord de mer (elle avait déjà tapé dans l’œil de Gide et de Klee…) puis du fort, du port, de la plage de sable fin du centre-ville…
 

 
Une bien agréable escale avant de rejoindre Nabeul, à 12km où nous allons dormir (bon hôtel en plein centre, pas de chauffage mais très propre et bon marché).

Mercredi 25 février Nabeul



La fin du cap Bon… Capitale tunisienne de la poterie, mais aussi de très jolies nattes en alfa qui ornent les salles de prières de quasiment toutes les mosquées du pays, des couvertures, la broderie, la distillation de l’eau des fleurs d’oranger, rose ou jasmin, la taille des pierres… bref, une atmosphère mi-orientale, mi-occidentale qui confère à la ville un certain cachet.




J’ai eu un plaisir fou à faire ces visites d’ateliers d’artisanat.









La mosquée est très belle aussi avec sa porte rehaussée d’un encadrement finement sculpté. Bref, une agréable ville … une bonne surprise !

 
 
 
 
 
Korba

Gros bourg en remontant le cap Bon. Assez décevant, pas grand-chose à voir dans la vieille ville…







 


Nous avons tout de même vu des flamants roses en escale eux aussi, dans une lagune contre la mer, ... ça m’a fait plaisir de les voir.

Et puis, pendant que je me baladais sous la pluie, Marc a rencontré, en buvant un thé, un bien gentil tunisien, Ridha, qui ensuite nous a fait visiter sa jolie maison et offert un bon café. Une jolie rencontre qui nous laissera un chouette souvenir de Korba !

 
 
 
 
 
 



Kélibia

la vue de notre chambre
 en continuant sur le cap Bon, toujours en louage et toujours sous la pluie… Nous avons rencontré un aimable kélibien qui nous a emmenés en voiture sur le port (à 2,5km de la ville), dans un charmant hôtel « la palmarina ». Nous avons bien négocié et avons eu la chambre à mi-tarif (50 Dt p’tit déj inclus).C'est un hôtel de luxe avec piscine, balcon, vue sur la mer, belle salle de bain avec mosaïque et chauffage(pas un luxe vu le temps !).

Jeudi 25 février : balade sur le grand port, dommage pas d’arrivée de bateaux de pêche, jolie vue sur le fort, il ne pleut plus… puis un tout petit peu dans la ville blanche.





Bus direct pour Tunis (2h de trajet).
Tunis
Hôtel pourri…demain sera mieux…
Balade dans l’exceptionnelle médina classée au patrimoine de l’Unesco, un des plus beaux ensembles de mosquées, médersas (école coranique), zaouïas (tombeau de saints), dar (habitations nobles), du Bassin méditerranéen. Je ne me lasse pas d’arpenter ce labyrinthe de ruelles…


la cuisine d'un dar
Vendredi 26, toute la matinée encore à se promener dans la médina, tout est magnifique, je n’hésite pas à pousser un peu les grandes belles portes et c’est de nouvelles merveilles sous mes yeux enchantés…un retour dans le temps…je rêve…

l'intérieur d'une médersa
zaouïa
Sidi-Bou-Saïd
L’après-midi, nous allons à Sidi-Bou-Saïd, mon petit coup de cœur où je me rends à chaque voyage à Tunis… Le village est charmant, accroché à flanc de montagne, dans le golfe de Tunis. Les éléments architecturaux des Cyclades se mêlent à ceux de l’Andalousie ; il fait beau, ça sent le printemps !









le cimetière marin

 
Et puis bien-sûr, un passage au café des nattes, lieu qui m’émeut beaucoup à chaque fois, Un pur instant de bonheur que d’autres ont partagé avant moi (Simone de Beauvoir, Gide, Klee…), et comme ce n’est pas une période touristique, les tunisiens ont réinvesti leur café...un moment de bonheur inoubliable !...



Demain, le retour à Paris… Nous avons aimé ce voyage et beaucoup la gentillesse, la chaleur et l’hospitalité des tunisiens. Nous retournerons toujours et encore en Tunisie, mais entre mai et octobre car en février, il fait trop froid !

La cuisine
ojja crevettes: œufs brouillés, tomates, piments
Nous mangeons toujours dans des gargotes ; c’est plutôt bon mais peu varié. C’est vraiment bon marché : 8 Dt (à peine 4€) un couscous agneau, 4 ou 5 Dt un plat style ragoût avec viande, 2 Dt une salade, une brick au thon et à l’œuf ou une soupe. A ce régime, nous n’avons pas du maigrir !

 
 
 
à gauche: calamar farci; à droite: salade méchouia

brick à l'œuf et au thon ou aux crevettes
 

Budget
La Tunisie est un pays bon marché. C’est l’hébergement qui coûte le plus cher, et c’est cher comparativement au reste. Nous avons pris généralement une chambre double avec salle de bains catégorie moyen/bon marché, compter une vingtaine d’euros. Nous avons mangé uniquement dans des gargotes. Pour les déplacements (très bon marché ! exemple pour faire 80km en bus, compter moins de 2,5 €) nous n’avons utilisé pratiquement que des bus ou des louages (aucune arnaque). Pour 15 jours (et 14 nuits), nous avons dépensé 300 € par personne soit 20 € par jour (18 € si on retire les souvenirs) : soit par jour et par personne :
Hébergement : 7,30 €
Repas, boissons, chichas, gâteaux… : 6,40 €
Transports : 3 €
Souvenirs : 2 €
Taxes (aéroport) : 1 €
Visites : 0,30 €

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